Il fait beau...... non je plaisante, c'est un euphémisme il fait un temps parfaitement divin. Un soleil magnifique et je crois qu'a 9h il fait déja un bon 30°. 

Mais non je ne dis pas cela pour faire râler qui que ce soit, je raconte tout simplement. Je sais bien qu'actuellement dans notre douce France le soleil se fait un peu trop espérer et surtout une température douce est attendue, celle qui titille les sens et fait ressortir dare dare les tenues légères et les délicieuses chaussures ouvertes.

Pour nous ce sera le signal du retour. C'est le choix que nous avons fait, celui de vivre toujours en été.

Enfin pour l'instant les expériences de la vie ne nous font pas oublier que tout peut changer à la vitesse d'un éclair de malheur.

Alors voila je fais abstraction de toutes ces noirceurs de la vie. Et je profite de l'instant présent et je vis au jour le jour

Et toujours en été !!!!!!!!!!!!

Donc il fait super beau. On sait bien qu'ici de septembre à juillet il ne tombe pas une goutte de pluie. Rien, nada !!

Non! il y a eu "la pluie des mangues" c'est joli n'est ce pas comme nom pour quelques gouttes dont le ciel a bien voulu gratifier le sol craquelé et laisser juste planer un lueur d'espoir.

Alors en ce jour magnifique, en regardant distraitement le fleuve qui scintille sous les assauts des rayons du soleil de ce début de journée, nous avons décidé de partir pour la Gambie.

Environ deux heures trente de route, ne parlons pas de km, ici c'est le temps qui compte. Il n'y a rien de comparable chez nous en terme de trajet. On prend le temps qu'il faut et InchAllah !!!

Si je dis cela c'est que déja avant de vraiment rouler sur la route, il faut d'abord appeler une pirogue qui viendra nous prendre au petit ponton, donc un peu de navigation avec des sensations magnifiques, dont on ne se lasse jamais. Je laisse toujours ma main effleurer l'eau qui est juste fraiche comme il faut. Pilou est avec nous bien sur et il adore lui aussi les balades sur le fleuve.

Puis nous arrivons à l'embarcadère de Ndangane. Premier petit village sur le continent pour nous. Ca fourmille de vie. Les pirogues multicolores sont magnifiques à voir. C'est joyeux et bruyant. J'adore, a petite dose, mais j'adore.

Avant d'arriver au fourgon on se fait interpeller, "coucou, tu sors de chez toi enfin" "oui bonjour les filles" ce sont les marchandes de crevettes, de poisson de légumes de châpeaux etc !!!

Elles sont joyeuses et rient pour rien, moi aussi, donc tout est parfait. On se congratule et ensuite on peut reprendre les quelques centaines de mètres qui nous rapprochent du fourgon. 

Mais avant cela Pilou a voulu en découdre avec quelques promeneurs ou quelques chiens qui franchement doivent trouver cet animal trés extravagant. Avec cette chaleur s'agiter ainsi c'est pas concevable. On tourne au ralenti voyons !!

Arrivés enfin au fourgon, il fait déja 32°. On démarre

Sur la route les anecdotes se succédent. 

Pas toujours plaisantes, mais la vie est ainsi ici .

Tout d'abord des ouvriers qui comme des forçats creusent à la pelle et à la pioche des tranchées sur des km. Il parait que c'est pour la fibre. J'hallucine !!! de nombreux villages sont sans eau depuis plus de trois mois. Un mois pour nous sur l'île. On vient de nous la remettre depuis deux jours,  mais à dose oméopathique. 

Ce pays est surprenant vraiment.

Et de l'autre côté de la route, ce sont des centains d'arbres, de magnifiques manguiers pour la plupart qui sont abattus Là c'est pour installer des poteaux de béton pour l'électricité, jusque là ils étaient en bois. Donc on a demandé aux villageois d'élaguer les arbres qui se trouvent sur le tracé;

"élaguer ??? mais enfin c'est quoi ça, nous on massacre, on coupe, on met à terre, on détruit. Ce sera pour le feu, pour cuisiner (pas pour le chauffage) et on va vendre " Voila que dire, nous ne sommes que des "toubabs" de passage, nous sommes chez eux et nous respectons, comprenons les points de vue de chacun.

Mais cela n'empêche pas le petit pincement au coeur.

(à suivre)